Le début de l’hiver 2023-2024 a définitivement brillé par son absence.
Pas de neige pour Noël!
Effectivement, qu’il s’agisse d’un épais manteau ou d’un mince tapis blanc, il est rare de ne pas avoir de neige pendant la période des fêtes.
Certains se sont réjouis de ne pas avoir à déneiger ou à conduire dans des conditions routières difficiles. D’autres se sont demandés quelles sont les conséquences d’un hiver clément ou tardif sur notre écosystème végétal québécois.
Centre de Jardin Denis Brisson explore avec vous les impacts des températures hivernales « trop » douces sur votre jardin.
Une dormance en confusion
Des températures plus clémentes dès décembre peuvent avoir des répercussions significatives sur la vie végétale dans votre cour.
Tout d’abord, des variations de température peuvent entraîner une confusion chez de nombreuses plantes qui répondent aux signaux saisonniers pour entrer en dormance.
Les plantes, pensant que l’hiver est moins rigoureux, pourraient réduire leur capacité à survivre aux températures extrêmes qui pourraient survenir par la suite. Dans un tel cas, leurs cellules seraient gravement endommagées par le froid ou simplement tuées.
Heureusement pour nous, on prédit un janvier 2024 plutôt doux, puis des températures dans la normale pour février et mars 2024.
Saviez-vous que?
Certaines variétés de végétaux nécessitent de longues périodes où le mercure est inférieur à -7 °C afin de pouvoir fleurir.
Les dommages du gel-dégel fréquent
L’une des conséquences les plus notables d’un hiver doux est le risque de gel-dégel fréquent.
Les fluctuations de température peuvent provoquer le gel et le dégel successifs du sol et endommager les racines des plantes de plusieurs façons :
- Intégrité structurelle de la racine : le gel exerce une pression sur les racines et le dégel rapide les laisse exposées, donc vulnérables.
- Stabilité des plantes : l’expansion et la contraction du sol perturbent les racines et créent des fissures dans le sol.
- Dégradation de la structure du sol : le sol a de la difficulté à retenir l’eau et les nutriments, éléments essentiels pour les plantes.
Les végétaux peuvent également être affectés par le manque de couverture neigeuse, qui agit normalement comme une isolation naturelle, protégeant les plantes du froid intense.
Voici les autres risques liés à l’absence de neige pour vos plantes :
- Dessèchement des plantes : les feuilles perdent leur humidité rapidement à cause de l’exposition directe aux vents froids.
- Absorption d’eau et nutriments : les racines des plantes sont plus vulnérables et leur capacité d’absorption est compromise.
- Risque de gels tardifs : l’absence de neige augmente le risque de gels tardifs au printemps, alors que les plantes se sont habituées aux températures et entament leurs premières phases de croissance.
La faune en éveil
Un aspect crucial à considérer est l’effet sur la faune associée aux plantes.
Un hiver plus doux est habituellement suivi d’un été où les ravageurs de nos végétaux – insectes, petits prédateurs et même les mauvaises herbes – sont plus présents.
Ces ennemis, de même que les microorganismes – œufs et chrysalides d’insectes – bénéficient donc des températures douces pour se développer, ce qui peut perturber l’équilibre écologique.
(Habituellement, ces petits nuisibles devraient périr par le froid hivernal.)
Bref, un été difficile peut être attendu pour vos végétaux, car les ennemis de vos plantes risquent d’être plus nombreux.
Une germination tardive
En termes de diversité végétale, un hiver doux peut également influencer le processus de germination des graines.
Certaines plantes dépendent du froid hivernal pour rompre leur dormance et commencer leur cycle de vie.
Des températures plus clémentes peuvent retarder ce processus, en plus de comporter des conséquences sur la reproduction et la distribution des espèces végétales.
Conséquence 1 : Altération du cycle de vie
Une germination tardive peut perturber le cycle de vie des plantes, c’est-à-dire le moment où elles poussent et comment elles réagissent à leur environnement. Chose essentielle pour une croissance adéquate.
Conséquence 2 : Réduction du succès reproductif
Une germination tardive peut entraîner une réduction reproductive avec moins de graines produites et une diminution du nombre de plantules, ce qui peut nuire à la survie de l’espèce.
Conséquence 3 : Déplacement géographique
Les variations dans le moment de la germination peuvent influencer la distribution géographique des espèces végétales.
Conséquence 4 : Adaptation au climat
Les plantes qui germent tardivement peuvent être moins bien adaptées aux conditions climatiques, augmentant leur vulnérabilité aux stress environnementaux.
Que faire?
Du point de vue du jardinage, les amateurs de plantes doivent être conscients des changements climatiques et ajuster leurs pratiques en conséquence.
- Le choix de plantes résistantes aux variations de température peut devenir essentiel pour assurer le succès du jardin.
Voir notre article sur les 5 plantes qui supportent bien le froid.
- Aussi, des mesures préventives, comme le paillage hivernal, peuvent aider à protéger les racines du gel-dégel.
Bien qu’un hiver doux ou tardif puisse nous réserver de mauvaises surprises, dites-vous qu’il y a aussi quelques avantages!
La pelouse, surtout celle fraîchement installée, profite grandement d’un long automne.
Aussi, les températures douces de janvier pourraient nous faire voir bientôt certaines floraisons, notamment :
- Les perce-neiges
- Les crocus
- Les narcisses
- Les hellébores
- Certains arbustes comme le forsythia et le faux-amandier.
Dans tous les cas, l’équipe du Centre de Jardin Brisson reste toujours à votre disposition pour répondre à tous vos soucis!
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